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Journée d'étude

Le vague dans les sciences

Philosophie de la biologie et philosophie des sciences

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
IHPST UMR 8590

Journées d’étude organisées par Marco Casali (IHPST), Marie Michon (IHPST), Andrea Olmo Viola (Sapienza), et Margherita Bianchi (Sapienza)

Contacts :
marcomarcellocasali@gmail.com
mmarie.michon@gmail.com

L’objectif de la démarche scientifique a toujours été de fournir la connaissance la plus précise et le plus certain possible. Cependant, alors même qu’elle cherche à saisir au plus près ses objets, le vague (vagueness en anglais) est présent pratiquement partout et sous différentes formes. Par exemple, il existe de nombreuses définitions différentes du concept de gène dans les différentes branches de la biologie, et aucun consensus ne semble avoir été atteint jusqu’à présent. Les définitions du concept d’espèce restent également plurielles, mais aussi et surtout vagues. A la question "Qu’est-ce qu’une espèce ?", Mayer donne une définition biologique : les individus font partie de la même espèce si et seulement s’ils peuvent s’interféconder et donner naissance à une progéniture fertile. Mais alors, qu’en est-il des reproductions asexuées ? Ces exemples simples nous montrent à quel point le vague conceptuel est encore très présent, ici en biologique, mais aussi plus généralement dans les sciences. La notion de vague a surtout été abondamment explorée dans le domaine de la logique (Sorensen 1985 ; 2001, 2018 ; Williamson 2002). D’importants articles et livres tentent de mesurer, de quantifier et de définir le vague d’un point de vue logico-linguistique. Curieusement, les réflexions philosophiques et systématiques sur le vague dans d’autres sciences spéciales, comme la biologie, sont très rares. Généralement, on considère que le vague doit être évité, résolu ou supprimé par un redécoupage catégoriel, pour s’attacher à définir toujours plus précisément des objets scientifiques classés comme "vagues". En fait, le vague n’est mentionné que lorsqu’il s’agit d’une limitation épistémique et/ou de la recherche empirique, et sa signification précise est souvent laissée à l’intuition et au contexte. L’objectif de ces journées est donc d’ouvrir la réflexion sur la notion de vague à partir du prisme diffractif de la philosophie des sciences, dans le but d’interroger le sens de cette notion dans différents domaines de la recherche scientifique.

 

PROGRAMME

20 et 21 Juin 2022
12, Place du Panthéon, 75005 Paris
Salle 6


Lundi 20 Juin
9h50 – 10h00 : Accueil et remarques introductives
Session 1
10h – 10h40. Antonine Nicoglou (MCF, Université de Tour) et Catherine Belzung (Directrice de l'Unité Inserm 1253 Imagerie et Cerveau, Imaging and Brain, iBrain), “Vagueness in neural plasticity: limits and assets”.
10h40 – 11h20. Élodie Boissard (Doctorante, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), « La dépression, un concept vague en psychiatrie ? ».
11h20 – 11h40: Pause
11h40 – 12h10. Paul Egré (Directeur de recherche, CNRS, Institut Jean-Nicod), “On the utility of vague language”.
12h10 – 13h45. Déjeuner Au Port du Salut, (163 Rue Saint-Jacques)

Session 2
14h – 14h40. Solange Colette Haas (Doctorante, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), “From vague predictions to firm decisions in ecology”.
14h40 – 15h20. Artemis Korniliou (Doctorante, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), « Le vague en biologie de l'évolution : le cas des aires biogéographiques ».
15h20 – 15h40. Pause
15h40 – 16h20. Fridolin Gross (MCF, Université de Bordeaux), “The role of informal concepts. Should biologists get rid of vagueness in cell type classifications?”.
16h20 – 17h00. Lucie Laplane (Chargée de recherche, CNRS, IHPST & Institut Gustave Roussy), « Évolution clonale : à quoi fait référence la notion de clone ».


Mardi 21 Juin
9h50 – 10h00: Accueil et remarques introductives
Session 1
10h – 10h40. Charles Pence (Université catholique de Louvain à Louvain-la-Neuve), « L'ambiguïté dans le langage scientifique : le cas de la biodiversité ».
10h40 – 11h20. Andrea Olmo Viola (Doctorant, Université de Rome La Sapienza), “Evolutionary processes and concepts, a fruitful vagueness”.
11h20 – 11h40. Pause
11h40 – 12h10. Valeria Cascone (Doctorante, Université de Padoue), “The vague seismology : the earthquake prediction”.
12h10 – 13h45. Déjeuner à La Petite Périgourdine (39 Rue des Écoles)

Session 2
14h – 14h40. Christelle Montjean (Doctorante, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) « Le
vague comme outil d’intégration : exemple de l’espèce ».
14h40 – 15h20. André Ariew (Associate Professor, University of Missouri) “Variation, Vagueness, and Population Thinking”.
15h20 – 15h40. Coffee break
15h40 – 16h20. Gaelle Pontarotti (Post-doctorante, Envirobiosoc ANR, IHPST), “From "environment" to "exposome" in health sciences: a move towards conceptual clarity?”.
16h20 – 17h. Marie Michon (Doctorante, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), « "La plupart des hommes ont des émotions une idée si vague que ce vague même de leur idée est pour eux la définition des émotions." »


Affiche
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Prog.
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