
Soutenance de thèse de Dimitri Cunty
Le 7 juin 2025, Dimitri Cunty soutiendra sa thèse de doctorat intitulée : "Parler en pyrrhonien. Enquête sur la formule « pas plus » (ou mallon) de Pyrrhon d’Élis à Sextus Empiricus", rédigée sous la direction de Pierre-Marie Morel.
Vous trouverez ci-dessous le résumé de la thèse, la composition du jury, ainsi que les modalités d’accès à la soutenance.
Résumé de thèse :
Véritable slogan philosophique, la formule « pas plus (ceci que cela) (ou mallon) constitue un trait de langage qui se retrouve chez tous les principaux protagonistes de la tradition pyrrhonienne : Pyrrhon, Timon, Énésidème et Sextus Empiricus. D’après Sextus, prononcer cette formule équivaut à suspendre son assentiment à l’égard des dogmes philosophico-scientifiques qui ont fait l’objet d’un examen. Mais si les pyrrhoniens ont en commun le fait d’avoir mis cette expression au centre de leur pratique philosophique, se pose toutefois la question de son unité de sens : faut-il penser que le « pas plus » a toujours servi à exprimer la suspension du jugement ? Contre l’interprétation discontinuiste, qui considère que le maître mot pyrrhonien était employé, au moins jusqu’à Énésidème, de manière assertive pour défendre une sorte de nihilisme ou de relativisme ontologique, nous formulons l’hypothèse que les pyrrhoniens l’ont toujours utilisé de manière non-assertive en vue de manifester leur indécision et leur absence d’adhésion à l’égard des alternatives considérées. Nous insistons par ailleurs sur l’unité de la méthode argumentative visant à introduire cette expression : c’est en opposant à tout argument un argument de force égale que les pyrrhoniens parviennent à créer l’équilibre de l’esprit à l’égard de chacune des branches de l’alternative et disent « pas plus ceci que cela ». Nous plaidons ainsi en faveur d’une lecture continuiste de la tradition pyrrhonienne sous le prisme de la formule « pas plus », et ce en trois parties : la première concerne l’étude des mentions de cette expression dans les néo-pyrrhonismes laërtien et sextien ; la seconde s’intéresse à ses usages dans la période du pyrrhonisme primitif ; la troisième porte sur ses usages dans le néo-pyrrhonisme énésidémien et ses possibles influences dans le corpus sextien. Nous concluons en montrant que le pyrrhonisme est un scepticisme au sens où il ne s’est jamais détourné de l’attitude fondamentale qui consiste à suspendre son jugement face au constat de l’égalité des forces des arguments.
Composition du jury :
M. Pierre-Marie Morel, Professeur des universités, Université Paris I Panthéon-Sorbonne (directeur de thèse)
M. Stéphane Marchand, Maître de conférence, Université Paris I Panthéon-Sorbonne (co-encadrant de thèse)
M. Lorenzo Corti, Maître de conférence HDR, Université de Lorraine
Mme Cristina Viano, Directrice de recherche, CNRS
Mme Katerina Ierodiakonou, Professeur associé, Université de Genève, Professeur, Université d’Athènes
Pour les personnes souhaitant y assister, vous pouvez écrire à l’adresse suivante : Dimitri.Cunty@etu.univ-paris1.fr