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Séminaire

Séminaire Locke

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Lettres Sorbonne Université

SÉMINAIRE LOCKE

séminaire interuniversitaire et interdisciplinaire de la Sorbonne, dont la vocation est d’accueillir, sans exclusive méthodologique ou thématique, des recherches en histoire intellectuelle et en histoire de la philosophie de la première modernité britannique (17e-18e siècle).

La première séance aura lieu le mardi 17 octobre 2023 de 18h à 19h30, salle G303, 17 rue de la Sorbonne, esc. C, 3e étage à droite. Elle sera consacrée à la présentation du thème de l’année :

VICES ET VERTUS DE l’ESPRIT

Intervention de Philippe Hamou sur « Les vertus et les vices de l’étude », suivie d’une discussion collective.

Séminaire coordonné par Philippe Hamou (Sorbonne Université, Philosophie) ; Laurent Jaffro  (Panthéon-Sorbonne, Philosophie) ; Sandrine Parageau (Sorbonne Université, Études anglophones)

Contact & inscription sur la liste d’envoi :
philippe.hamou@sorbonne-universite.fr

Vices et vertus de l’esprit

Que faut-il faire, et que faut-il être pour correctement diriger ses croyances et parvenir à ce « bien intellectuel » qu’est la connaissance vraie ? Dans l’espace intellectuel de la première modernité britannique, marqué par les crises religieuses, la dissension politique et la naissance (conflictuelle) de la science moderne, la question s’est imposée de manière particulièrement vive. La discussion des vertus et des vices de l’esprit fut au cœur des débats sur l’éducation du jugement et la conduite de l’entendement, mais elle fut aussi constamment mobilisée dans les écrits polémiques et les controverses. Aux vices intellectuels – ignorance volontaire, arrogance et paresse intellectuelles, stupidité, dogmatisme, crédulité... on oppose les vertus que sont l’amour « indifférent » de la vérité, l’ouverture d’esprit, la sincérité, le courage intellectuel, aptitude à l’autoexamen, la studiositas et concentration mentale...

Dans un contexte contemporain, marqué par le renouveau de la « virtue epistemology », ce séminaire pluridisciplinaire, mêlant histoire intellectuelle et philosophie, se veut l’occasion d’une réflexion collective sur cette « éthique intellectuelle » des 17e et 18e siècles. Quelle est la nature de ces dispositions mentales que sont les vertus et les vices de l’esprit : traits de caractère, habitudes ancrées par l’éducation, ou simples attitudes plus ou moins passagères et sensibles au contexte ? Que disent-elles de la plasticité de la nature humaine et la fiabilité des facultés mentales ? Comment la prise en compte des vertus intellectuelles s’articule-t-elle à la théorie évidentialiste de la croyance défendue à la même époque, par exemple dans l’Essai de Locke ? Comment penser la conjonction des considérations morales et épistémologiques dont elles sont le fruit ?

What does one have to do, and what does one have to be, to correctly direct one’s beliefs and achieve the ‘intellectual good’ of true knowledge? In the context of early British modernity, marked by religious crisis, political dissent and the birth of modern science, this question was particularly acute. The discussion of the virtues and vices of the mind was at the core of debates on the education of judgement and the conduct of understanding, but it was also constantly addressed in polemical writings and controversies. Intellectual vices – wilful ignorance, intellectual arrogance and laziness, stupidity, dogmatism, credulity – are contrasted with virtues such as an ‘indifferent’ love of truth, open-mindedness, sincerity, intellectual courage, an aptitude for self-examination, studiousness and mental concentration...

In a contemporary context marked by the revival of ‘virtue epistemology’, this multidisciplinary seminar, combining intellectual history and philosophy, is intended to provide an opportunity for collective reflection on the intellectual ethic of the 17th and 18th centuries. What was the nature of these mental dispositions – the virtues and vices of the mind? Character traits, habits ingrained by education, or simple attitudes that are transient and sensitive to context? What do they say about the plasticity of human nature and the reliability of our mental faculties? How do they relate to the influential evidentialist theory of belief advocated for example in Locke’s Essay Concerning Human Understanding? How are we to understand the conjunction of the moral and epistemological considerations that gave rise to them?

 


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