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Projection

Ciné-club philo de Paris 1 / 2025-2026

L’intérêt des philosophes pour le cinéma est bien connu (entre autres : Cavell, Deleuze, Rancière) et les étudiants comme les enseignants de l’UFR de philosophie de Paris 1 Panthéon-Sorbonne sont nombreux à partager cette grande curiosité cinéphilique. Le ciné-club de l’UFR de philosophie vise à satisfaire cet amour du cinéma en montrant des films qui appellent la discussion philosophique, classiques comme raretés, films anciens comme films récents, venant de tous les continents et sans esprit de chapelle. Chaque mois (le jeudi soir), un film est choisi par un enseignant de l’UFR qui le présente et anime la discussion qui suit. Cette année, le ciné-club a fait le choix de mettre particulièrement en lumière des films réalisés par des femmes.

 

JEUDI 16 OCTOBRE À 19H30

LE BONHEUR

1965 Coul. 1h20 (2K) de Agnès Varda.

Avec Jean-Claude Drouot, Claire Drouot, Marie-France Boyer

Sorti en 1965, le Bonheur d’Agnès Varda a fait scandale à sa sortie et fut interdit aux moins de 18 ans, tant sa description de l’adultère était subversive. Le film raconte en effet la vie de François, menuisier, vivant une vie paisible et joyeuse avec sa femme Thérèse et leurs deux enfants. Il rencontre un jour Emilie, employée de la poste, et ce nouvel amour ne fait qu’ajouter à son bonheur. D’une grande complexité et audace par le regard qu’il pose sur l’amour, le couple et la famille nucléaire, le Bonheur d’Agnès Varda est un film décisif de la Nouvelle vague, dont les questionnements féministes méritent aujourd’hui d’être redéployés.

Séance animée par Aude Van Wonterghem et Mickaëlle Provost de l'UFR de Philosophie de l'université Paris 1


JEUDI 13 NOVEMBRE À 19H15

LE RENDEZ-VOUS D’ANNA

1978 Coul. 2h00 (2K) de Chantal Akerman

Avec Aurore Clément, Helmut Griem, Magali Noël

Avec Aurore Clément, Helmut Griem, Magali Noël Marqué, comme la plupart de ses films, par un singulier mélange de radicalité formelle et d’hypersensibilité, Les rendez-vous d’Anna de Chantal Akerman (1950-2015) présentent une héroïne (Aurore Clément) traversant l’Europe, confrontée à des discours et des attitudes convenus, normés, auxquels elle oppose d’abord une courtoisie un peu froide avant d’inventer une parole libre et décalée. Plus ou moins autobiographique, redessinant, comme toute l’oeuvre de Chantal Akerman, la frontière entre fiction et documentaire, le film tient à la fois du road-movie ferroviaire (Allemagne, Belgique, France) et de la confession impudique.

Séance animée par Pierre-Yves Quiviger, professeur de philosophie du droit à l'UFR de Philosophie de l'université Paris 1


JEUDI 11 DÉCEMBRE À 19H30

MUSTANG

2015. Coul. 1h33 (2K) de Deniz Gamze Ergüven

Avec Güneş Nezihe Şensoy, Doğa Zeynep Doğuşlu, Elit İşcan

Le film met en scène cinq jeunes sœurs toutes soudainement confrontées au patriarcat qui se justifie au nom de la tradition et exacerbe la crainte du regard d’autrui. Chacune tente néanmoins, à sa façon, de s’y soustraire, par transgression ou par adaptation sans pour autant renoncer à une forme de solidarité. Le film s’attaque ainsi au conflit entre l’individualité et la communauté – cette dernière pouvant être cause d’oppression mais aussi de protection.

Séance animée par Pierre Brunet, professeur de droit public à l'UFR de Philosophie de l'université Paris 1


JEUDI 8 JANVIER À 19H15

DETROIT

2017 Coul. 2h24 (2K) de Kathryn Bigelow

Avec John Boyega, Will Poulter, Algee Smith

Kathryn Bigelow, la première femme à remporter l’ Oscar du Meilleur réalisateur pour Démineurs, a réalisé en 2017 Detroit, le premier film à revenir sur les émeutes survenues à Détroit en 1967 en protestation contre la ségrégation raciale aux ÉtatsUnis. Detroit décrit les violences racistes commises par les policiers à l’Algiers Motel dans la nuit du 25 au 26 juillet 1967, lors de laquelle trois jeunes afroaméricains, Fred Temple, Aubrey Pollard et Carl Cooper furent tués et 9 autres personnes battues et humiliées. Detroit par le brio de sa réalisation, sa précision et sa justesse est un film d’une grande force politique, qui inscrit cette violence extrême dans l’histoire ségrégationniste des Etats-Unis et doit être revu ou découvert aujourd’hui.

Séance animée par Sandra Laugier, professeure de philosophie du langage à l'UFR de Philosophie de l'université Paris 1


JEUDI 12 FÉVRIER À 19H30

OUTRAGES

1950 N&B. 1h15 (2K) de Ida Lupino

Avec Mala Powers, Robert Clarke, Tod Andrews

Dans Outrage (1950), Ida Lupino s’attache à ce que le cinéma de son époque taisait : l’ébranlement intime et social qui suit un viol. Ann, jeune femme sur le point de se marier, voit son quotidien basculer et son avenir se fissurer. Mais Lupino choisit d’écarter le sensationnel pour filmer l’après, ce silence pesant où la victime se heurte aux regards soupçonneux, aux maladresses des proches et à l’impossibilité de dire. Le récit n’apporte pas de solution définitive : il laisse entrevoir un chemin d’errance et de quête de soi, où se mêlent désir de réconciliation et peur d’un stigmate indélébile. OEuvre pudique et audacieuse, Outrage inscrit dans la fiction ce que l’on peine encore à nommer, et esquisse déjà une réflexion sur la solitude des femmes face à une société prompte à juger plutôt qu’à comprendre.

Séance animée par Stratis Chomenidis, doctorant et chargé de cours à l'UFR de Philosophie de l'université Paris 1


JEUDI 12 MARS À 19H30

WANDA

1970 Coul. 1h45 (2K) de Barbara Loden.

Avec Barbara Loden, Michael Higgins, Dorothy Shupenes

Unique film de l’actrice et réalisatrice Barbara Loden, Wanda a, dans les années 1970, été boudé par les féministes qui voyaient dans le personnage éponyme une figure d’impuissance et de vulnérabilité. Pourtant, devant et derrière la caméra, Barbara Loden incarne une figure féminine complexe, celle d’une femme à la dérive, divorcée et déchue de la garde de ses enfants, qui suit la route d’un petit gangster rencontré au hasard et lui confie le cours de son existence en se laissant embarquer dans un braquage. Aux antipodes de film de gangster et détournant les codes du road movie, Wanda, tourné en deux mois en 16 mm avec un budget dérisoire, livre un portrait de femme troublant, donnant à voir la solitude, l’humiliation de classe et l’mportance du regard féminin dans l’exploration de la violence ordinaire intra familiale, ou de la difficulté à dire et à vivre son désir.

Séance animée par Mickaëlle Provost chargée de cours à l'UFR de philosophie.


JEUDI 9 AVRIL À 19H30

LES ENFANTS DES AUTRES

2022 Coul. 1h43 (2K) de Rebecca Zlotowski. .

Avec Virginie Efira, Roschdy Zem, Chiara Mastroianni

Les enfants des autres est le 5e long métrage de Rebecca Zlotowski, sorti en 2022 et sélectionné à la Mostra de Venise. Virginie Efira et Roschdy Zem incarnent les personnages principaux, Rachel et Ali, dont le film raconte la rencontre, la relation et la rupture. Le film est centré sur leur histoire d’amour, mais c’est aussi et surtout le cadre dans lequel Zlotowski propose un très subtil portrait de femme, celui d’une quarantenaire sans enfant qui évolue entre désir et injonction de maternité et invente de nouvelles manières de prendre soin des “enfants des autres”.

Séance animée par Magali Bessone, professeure de philosophie politique à l'UFR de Philosophie de l'université Paris 1


JEUDI 12 FÉVRIER À 19H30

MIMI MÉTALLO BLESSÉ DANS SON HONNEUR

Mimì metallurgico ferito nell'onore

1972 Coul. 2h01 (2K) de Lina Wertmüller,

Avec Giancarlo Giannini, Mariangela Melato, Turi Ferro

Satire sociale et conte de la désillusion politique, Mimì offre une vision lucide de l’état de la société italienne, livrée au capitalisme et à la toute puissance de la mafia. Célèbre réalisatrice italienne, Lina Wertmüller est la première femme de l’histoire à être nommée à l’Oscar de la meilleure réalisation en 1977. Elle livre avec Mimì une comédie mordante sur le machisme italien, où les hommes se révèlent opportunément lâches, se raccrochant à de codes d’honneur absurdes pour tenter désespérément de masquer leur impuissance individuelle comme collective.

Séance animée par Antonin Lambert, chargé de cours à l'Université Paris 1


JEUDI 12 MARS À 19H30

LADYBIRD

2018 Coul. 1h35 (2K) de Greta Gerwig

Avec Saoirse Ronan, Laurie Metcalf, Tracy Letts

Entre premières amours, amitiés fragiles et disputes familiales, Lady Bird apprend à confronter ses désirs d’émancipation à la réalité et à découvrir que grandir, c’est aussi apprendre à aimer ce que l’on voulait fuir.

Séance animée par Guillaume Lequien, chargé de cours à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne


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